• Les Maîtres du passé

  • Maître Ankô Itosu

    Ankô Itosu voit le jour en 1830 dans une famille de fonctionnaires.

    Il reçoit, en Karaté, une première formation qui reste mal connue, mais c'est vers l'âge de 30 ans qu'il devient élève de Sôkon Matsumura.
    Ankô Itosu mesure à peine 1,55 m, mais sa musculature témoigne de l'intensité de son entrainement. D'après les témoignages de l'époque, son thorax, large et épais, ressemble à un tonneau renforcé. Il remplace souvent son makiwara par un mur de pierre...

    Jusqu'en 1885, c'est à dire jusqu'à ses 55 ans, Ankô Itosu travaille comme secrétaire dans un bureau attaché à la préfecture. Ce n'est qu'en retraite qu'il commençe à enseigner le Karaté dans le jardin attenant à sa maison.
    Ankô Itosu est à l'origine du développement du Karaté comme éducation physique dans le milieu scolaire. C'est lui qui élabore les 5 katas Pinan. En 1908, il écrit un texte où sont exposées des instructions aux enseignants et aux adeptes de Karaté.
    Ankô Itosu est l'un des principaux pères du karaté moderne. Il est, on l'a vu, à l'origine de plusieurs réformes dans la pratique du karaté.

    D'autre part, sa qualité de professeur de Gichin Funakoshi (fondateur du style Shotokan) et de Kenwa Mabuni lui confère une place au sommet dans l'histoire du karaté.

  • Maître Kanryô Higaonna

    Kanryô Higaonna est né à Naha en 1852 dans une famille travaillant dans le commerce et le transport du bois de chauffage.
    Il aurait été initié au karaté par un habitant de Kumé appelé le Vieux Maître de Dôrû.

    A 17 ans, il commençe à étudier l'art du combat sous la direction de Seshô Arakaki (1840-1920), un chinois de Kumé, client de son père.
    Celui-ci devant retourner à Pékin, il le recommande à un de ses collègues de Kumé: D. Kugusuku.

    En 1872, K. Higaonna part pour la Chine avec de quoi y vivre un an. Il y restera 15 ans pendant lesquels il suit l'enseignement de l'école Liu-qia-quan, l'une des 5 grandes écoles du Shaolin-quan du sud de la Chine.
    Au début, l'entraînement ne consiste seulement qu'en des déplacements de pieds et des exercices de respiration, durant 4 à 5 heures par jour. Il réussit à supporter ces entraînements monotones et au bout de quelques temps, il commence à apprendre différents katas: Sanchin, Sêenchin, Shisôchin.

    L'entraînement est si dur, qu'il lui arrive de ne plus pouvoir se relever à la fin. Au bout d'une dizaine d'années, il reçoit la qualification de maître de cette école.


    Il rentre à Okinawa en 1887 et gagne sa vie comme négociant. En 1890, il ouvre un dojô à Naha. Au début, ses élèves sont peu nombreux. C'est après 1900 que son école commence à attirer l'attention. L'un de ses élèves les plus brillants sera Chôjun Miyagi qui introduira Kenwa Mabuni dans le dojô de K. Higaonna.